Un cimetière est un espace certes privé mais qui n’est pas nécessairement triste. On y trouve les témoignages de l’espérance des hommes et la symbolique des temps pour exprimer les attentes de l’au-delà. Comme le dit Wikipedia: « Dans ce cimetière, les monuments remarquables sont nombreux et variés, quelquefois décorés de belles sculptures. On y trouve tout ce que l’art architectural a pu produire de sévères et de gracieux, de triste et de consolant. »
Pourtant, le photographe en ce lieu doit savoir qu’il y a une certaine incongruité à s’y trouver armé de son appareil photo. Quelques chose d’un peu voyeur et intrusif dans le silence des gens. Il convient donc de se référer à une certaine éthique, de ne pas gêner les personnes recueillies et d’éviter, autant que faire se peut, de photographier les noms des personnes dont les tombes sont photographiées. Pour se renseigner avant de se rendre sur place, et éviter quelques impairs, je vous invite à vous rendre sur quelques sites spécialisés: Celui des cimetières de France et d’ailleurs, , sa page sur Saint Pierre de Marseille, ou cette présentation proposée sur le site consacré au Père Lachaise.
En parcourant les allées immenses, et le dédale incroyable de cet immense cimetière marseillais, outre quelques petits chants religieux qui parcouraient mon inconscient en quelques notes entêtantes, je me souvenais de cette chanson de Maxime Le Forestier où se rendant à Sète, il rend une « Visite » sympathique à Georges Brassens: « Aussi libre qu’on ait vécu décidément, on est toujours guetté par un alignement, sauf de discrètes différences … »
Le Forestier _La visite par kitsch
Ma visite était essentiellement photographique … J’ai donc réalisé un certain nombre de clichés où j’ai tenté de traduire l’émotion ressentie. C’est particulièrement les statues et les allées qui ont retenus mon attention. Bien entendu, une après midi photographique ne suffit pas à réaliser une iconographie complète de ce lieu si vaste et insolite. Quelques monuments célèbres ont ainsi échappé à mon attention (en particulier cette tombe représentant un mari embrassant son épouse gisante sur son lit de mort). Il me faudra donc y retourner avec davantage de documentation en main et surtout avec un vrai plan du lieu. On peut en effet regretter que, contrairement au Père Lachaise à Paris, le cimetière Saint-Pierre ne propose aux visiteurs qu’un plan très sommaire et une simple borne assez mal faite à l’entrée principale.